La question se pose souvent de savoir ce qui caractérise vraiment l’art. Et pour y répondre, on pourrait faire appel aux pensées philosophiques et conclusions de grands esprits. Mais, plus simplement, on pourrait opter pour la réponse la plus banale, et peut-être la plus complète sur le sujet. La connaissance s’explique, l’art est une expérience que l’on fait.

La connaissance est objective

La plupart des personnes qui dénigrent l’art et ses bienfaits, sont des personnes qui placent le savoir et la connaissance par dessus tout. Il ne s’agit pas nécessairement de scientifiques, mais pour la plupart d’entre eux, les notions exactes et précises gouvernent le monde. Ce n’est pas qu’ils n’éprouvent pas de sensibilités, mais plutôt qu’ils n’y attachent aucune importance.

Simplement parce que la connaissance est explicable. Un savoir est quelque chose qui peut s’expliquer, c’est quelque chose qui peut s’apprendre et qui répond aux mêmes réalités, aux mêmes normes et aux mêmes appréciations pour tout le monde. En somme, la connaissance est tout le contraire de l’art de ce point de vue.

L’art doit être éprouvé

D’une personne à l’autre, l’art n’a jamais la même appréciation. Il est extrêmement rare que l’art fasse éprouver les mêmes émotions à deux personnes. Parce qu’une pièce d’art, quelle que soit sa nature, fait appel aux expériences de chaque personne, dans l’appréciation subjective qu’on en fait.

Ceci est valable pour les peintures, les pièces musicales, les écrits, les sculptures, les interprétations, les danses, et bien plus encore. L’exemple le plus notable est celui du potier. En effet, on peut expliquer le rôle d’un vase en argile : sa fonction, sa forme, ses limitations et ses atouts. Mais peut-on expliquer l’œuvre particulièrement soignée du potier, peut-on expliquer les motifs, les couleurs choisies, les reliefs et les différents aspects artistiques de cette même poterie ? Non, ces aspects on les éprouve, on les constate, on les apprécie ou non.

Des critères universels ?

S’il n’est pas possible d’expliquer l’art, ou au moins de l’apprécier de la même manière… est-il tout de même possible d’en définir des critères universels ? On a parfois l’impression que c’est l’objectif recherché par les académiciens de la question.

On a l’impression qu’ils tentent d’établir des fiches, des registres et des normes qui gouvernent l’appréciation qui doit être faite d’une œuvre d’art. Et la réalité des faits n’est pas si éloignée de la vérité. C’est vrai que les universitaires mettent au point des critères d’évaluation de l’art, mais ils n’en font pas des normes d’appréciation globales. Ces critères ont pour fonction première d’aider à l’étude de la matière artistique en classifiant l’art selon les genres ou les époques ; comme l’art contemporain.

Mais, personne n’aurait pour ambition d’imposer à l’art, des règles d’appréciation objectives ou scientifiques. Car, encore aujourd’hui, l’art a tendance à fleurir loin des amphithéâtres et des hauts-lieux du savoir.